Liard Industries : entrepreneurs de père… en fille et en fils!
Même s’il ne connaissait rien à l’usinage, Luc Liard, entrepreneur en maintenance industrielle, a fait l’acquisition d’Usinage MDM en 1999. Portant aujourd’hui le nom de Liard Industries, la firme spécialisée en mécanique industrielle sise à Joliette est dirigée depuis 2010 par Isabelle et Philippe Liard, enfants de Luc, qui propulsent la PME sur le marché mondial.
Par Gilles Bordonado
Œuvrant dès 2006 dans des postes importants dans l’entreprise familiale, Isabelle, l’aînée et ingénieure de formation, préside Liard Industries, tandis que Philippe, un diplômé des HEC, en est le vice-président. Ce solide duo se complète à merveille à la direction, Isabelle voyant principalement aux aspects financiers, à la gestion générale et à la planification des activités de la firme alors que Philippe se concentre entre autres sur les opérations, les relations avec les clients, les ventes et le recrutement du personnel à l’international.
Une réputation d’excellence
Œuvrant dans la transformation métallique depuis plus de 45 ans, Liard Industries a développé une expertise unique en mariant ses diverses missions d’usinage, de soudage et d’assemblage mécanique.
Sa force repose sur le fait que ces fonctions sont menées en un seul lieu, élément favorable à une efficacité hors du commun et à la production de pièces de haute qualité. Misant sur un travail bien fait, une fiabilité hors pair, un respect exemplaire des échéanciers et une communication optimale avec ses clients, Liard Industries dispose d’une main-d’œuvre habile et expérimentée qui explique également sa réputation d’excellence. L’entreprise pilote des projets clé en main, livrant des équipements à la fine pointe de la technologie qui répondent aux besoins et aux exigences de ses clients.
Comptant parmi ses clients l’armée américaine, ainsi que des filiales du Groupe Andritz, fournisseur mondial d’équipements industriels et manufacturiers, et de la coréenne Hyundai, l’entreprise produit, entre autres, des ponts roulants géants réalisés sur mesure, sur plans et devis, pour le monde forestier et les secteurs de la production hydroélectrique et de l’exploitation minière. Elle produit aussi une large variété de machines dont certaines dédiées à l’alimentation et au recyclage.
« Nous traitons directement avec nos clients ou à travers des sous-traitants comme REEL COH de Blainville. Aujourd’hui, plus de 70 % de notre production prend le chemin des États-Unis, le reste se destinant au Canada, en particulier l’Alberta, l’Ontario et le Québec. La diversification de notre marché anciennement essentiellement québécois explique la croissance de notre volume de ventes » d’expliquer Philippe Liard.
Automatisation et recrutement à l’étranger
Pour répondre aux défis liés à la pénurie de main-d’œuvre dans son secteur et au départ de certains employés-clés pour la retraite, Liard Industries n’a d’autres choix que de se tourner vers le recrutement de travailleurs à l’étranger et l’automatisation de ses activités de production.
« Au Québec, on ne trouve plus de travailleurs disponibles dans notre domaine.
En collaboration avec le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), nous avons donc recruté ces dernières années des travailleurs aux Philippines et au Maroc. Plus récemment, nous avons pris part à une mission appelée Journées Québec Brésil, menée par Québec en tête, ce qui nous permettra d’accueillir cinq travailleurs de ce pays sud-américain », de confier le vice-président qui voit, dit-il, « l’entreprise traverser un changement générationnel dans son personnel ».
Les Liard évaluent que la pérennité et la rentabilité de l’entreprise passeront par l’automatisation. Depuis qu’ils ont pris sa direction, ils ont investi des millions de dollars dans l’achat de machines de fabrication japonaise pour automatiser la production. Celles-ci assemblent et soudent des pièces à la taille et à la complexité impressionnantes. « Nous avons réalisé quatre importants investissements au fil des ans et d’autres sont prévus à l’avenir. Nos machinistes peuvent les opérer et même les programmer, un élément notable d’efficacité qui standardise nos procédés », d’expliquer M. Liard.
« Dans ce contexte de pénurie de main-d’œuvre et pour maintenir, voire faire croître notre rentabilité, notre plan stratégique sur 10 ans, mise sur une plus grande automatisation de notre production et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour monter nos estimations. Nous avons développé une expertise unique en misant sur une production faite sur mesure, mais nous tenterons dans le futur de produire plus de produits répétitifs pour maintenir notre profitabilité », de confier M. Liard.
Dans ce sens, l’entreprise s’appuiera sur la SODIL qui l’a soutenu par le passé dans le développement de ses marchés. L’organisme l’appuiera sûrement encore dans la croissance de ses affaires et la transformation de ses moyens de production.
Croyant à la mission de la SODIL, Isabelle a d’ailleurs siégé trois ans comme présidente et vice-présidente de son conseil d’administration. Elle a aussi été impliquée huit ans à titre de présidente d’Alliance Métal Québec. De son côté, Philippe a présidé pendant six ans le Centre d’excellence en formation métallique de Lanaudière. Ces engagements bénévoles démontrent leur volonté de voir le secteur manufacturier prospérer dans Lanaudière.
Isabelle et Philippe Liard, présidente et vice-président de Liard Industries, dirigent cette entreprise. Debout, on voit leur bras droit Éric Boulay, un ex-machiniste maintenant estimateur et chargé de projets.
Une vue de pièces d’un pont roulant.
On travaille dans la bonne humeur chez Liard. Ici, Philippe Liard avec deux employés.
Liard fabrique des pièces complexes.
Ici, deux employés discutent de la production d’une pièce.
Une pièce en plein usinage.
Grâce aux équipements acquis par Liard, des pièces sont usinées de façon automatisée.