
La diversification de marchés, facteur de succès à l’exportation
L’exportation, c’est la maîtrise de l’ensemble des risques tangibles qui se rattachent à un projet international. Faut-il encore les avoir clairement identifiés.
C’est toujours un plaisir de pouvoir constater que de nombreuses entreprises exportatrices au Québec font régulièrement leurs devoirs en actualisant leurs planifications stratégiques export et en maîtrisant les principaux enjeux que représentent l’exportation.
Fiscalité, propriété intellectuelle, financement, plans marketing, douanes et logistique; ces thèmes, parmi d’autres, sont généralement couverts par les exportateurs qui ont conscience de l’importance d’être bien préparés pour se lancer en dehors du Québec.
Un thème reste toutefois fréquemment négligé car il s’inscrit sur une longue période de temps, il s’agit de la diversification des marchés nécessaire pour diluer la dépendance à un marché unique.
La menace du fameux tarif de « 25% » se fait de plus en plus pesante sur les entreprises québécoises même si, à ce jour et dans les faits, nous ne savons toujours pas quels secteurs / produits / services seront concernés par une surtaxation en provenance des États-Unis.
Environ 75% des exportations québécoises sont dirigées vers nos voisins du sud. Il paraît donc évident que l’ajout d’une taxe supplémentaire à la valeur des biens exportés va avoir des conséquences majeures sur les ventes aux USA de ces entreprises mais aussi potentiellement sur leurs importations; en effet, beaucoup d’entre elles ont comme fournisseurs directs ou indirects les États-Unis, qui pourraient, à leur tour, se voir infliger un tarif douanier dit de réciprocité par le Canada. Plusieurs pare-feux existent et doivent être mis en place en interne pour s’assurer d’être à l’affût de tout changement réglementaire. Une veille réglementaire et une conformité douanière à jour, par exemple, sont des atouts cruciaux pour rester compétitif, anticiper les obstacles et prendre des décisions éclairées.
Ceci étant dit, il n’y a pas de meilleur argument que les menaces du Président Trump pour inciter les entreprises à diversifier géographiquement leurs exportations ou tout du moins d’en explorer les possibilités.
En exportant sur plusieurs marchés à la fois, les entreprises diluent leurs risques et augmentent le nombre de débouchés. Cette approche n’est évidemment valide que si elle est menée une étape à la fois et qu’elle est soutenue par un plan de diversification visant à établir une stratégie solide et un échéancier précis.
Trois zones de diversification de marchés se distinguent et peuvent être d’intérêt pour ces sociétés.
La première étant la nôtre : le Canada. Les autres provinces canadiennes représentent des marchés de proximité très attractifs, particulièrement pour de plus petites entreprises qui bénéficieront d’une réglementation et d’une devise commune, d’une culture similaire ou encore d’un soutien financier plus accessible. Gardons à l’esprit que chaque province regorge de spécificités locales dont il faudra tenir compte.
La seconde zone convoitée par les exportateurs souhaitant diversifier leurs activités est l’Union Européenne. Ce marché de quelque 500 millions de consommateurs a été rendu encore plus attractif pour les canadiens grâce à l’accord de libre échange AECG qui regroupe 28 pays signataires avec le Canada. Rappelons que l’Europe n’est pas un marché homogène et qu’il peut y avoir de grosses différences entre une stratégie mise en place pour la Belgique et celle qui conviendra pour la Bulgarie.
Le dernier axe de diversification s’adresse à des entreprises plus “aventurières” ou bien déjà établies dans des zones géographiques où le risque-pays est moins prononcé; on parle ici des marchés émergents et particulièrement l’Afrique, l’Amérique latine ou bien l’Asie du Sud-Est qui peuvent représenter un potentiel de croissance plus important pour les entreprises québécoises.
En conclusion, la préparation, la validation de stratégie et la planification demeurent les clés de la réussite à l’exportation car aucun projet à l’international ne peut s’improviser.
De nombreuses ressources existent dans Lanaudière, comme partout au Québec, pour accompagner adéquatement les entreprises qui souhaitent planifier leurs activités à l’international ou bien diversifier leurs marchés export. Elles peuvent faire appel à leur agence de développement économique locale (MRC) qui sont toutes partenaires de la SODIL ou directement à la SODIL. Les autres principaux organismes de soutien à l’exportation sont:
Investissement Québec International
Service des Délégués Commerciaux
Le Réseau des ORPEX – Commerce International Québec
Exportation et Développement Canada
Par Fabrice Mazzarese: [email protected]